Erreur d'un professeur...[libre]

Il avait ouvert doucement la porte en prenant soin de frapper puis avait attendue que Serena entre à son tour avant de demander dans la salle:

- Edwige?

- Oui?

La supérieure apparut devant une porte au fond de la salle. En apercevant Vaanleck et une élève, elle eut un drôle de soupir et s'en vint rapidement en rehaussant ses lunettes.

- Et voilà que vous recommencez M.Hisles?

- Je...

Elle s'approcha de Serena, lui examinant les mains et les bras rapidement, elle eut un mauvais regard envers le professeur et lança.

- C'est qu'il vous a bien abimé mademoiselle! Heureusement, j'ai l'habitude des blessures liées aux éléments! Voyons, j'ai une lotion quelque part qui devrait...

Elle se retourna subitement, lâchant Serena et disparaissant derrière la porte où elle était apparue une minute plus tôt.

Serena avait suivi docilement le professeur Hisles jusqu'à l'infirmerie et y était entrée après que celui-ci avait frappé.
A son appel, une porte s'ouvrit, laissant passer Edwige, l'infirmière en chef.
Presque aussitôt, elle réhaussa ses lunettes comme pour le foudroyer mieux du regard.

- Et voilà que vous recommencez M.Hisles ?

Elle ne laissa pas le temps au malheureux professeur d'en placer une et se pencha sur son élève.
Docilement, la blanche jeune fille tendit ses mains roidies de froid et, sous un coup d'oeil expert, l'infirmière releva délicatement ses manches pour évaluer l'étendue des dégâts.
Doucement, Edwige laissa retomber le tissu des manches pour se redresser non sans adresser un regard de reproche à Vaanleck.

- C'est qu'il vous a bien abimé mademoiselle! Heureusement, j'ai l'habitude des blessures liées aux éléments! Voyons, j'ai une lotion quelque part qui devrait...

Sans finir sa phrase, l'infirmière s'éclipsa pour aller chercher cette fameuse lotion.
N'y tenant plus, Serena prit place sur un tabouret.
Ses mains tremblaient toujours comme animées d'une vie propre, engourdies par le froid pénétrant qu'elles avaient rencontré dans la bibliothèque.
Sans crier gare, Téthys apparut derrière la jeune fille et enlaça amoureusement ses épaules.

* Tu as froid ?... *

Sans un mot, la blanche jeune fille acquiesça et sa chimère l'enlaça un peu plus fort, comme pour faire parvenir sa chaleur dans le corps meurtri par le froid de sa petite maîtresse.
Mais les yeux écarlates de l'Ondine ne faisaient preuve d'aucune bonté, foudroyant Vaanleck d'une colère sourde, semblables à deux charbons ardents.

Le professeur regarda la chimère apparaitre auprès de Serena... Il eut une mine désolée mais il ne pouvait rien faire de plus. Il était définitivement trop gêné. C'est ce moment que choisi Valentine pour apparaitre. Elle avait fait un somme, sans rien savoir de l'incident, et elle se retrouva dans l'infirmerie. Avide de comprendre les choses elle voleta auprès de Serena pour voir ses blessures et eu une drôle d'expression.
Son maître, en la voyant ne parut pas soulagé comme à son habitude, bien au contraire, il semblait... agacé. Alors que sa chimère s'en venait à lui pour avoir des explications, il eut un visage sévère.

- Rentre.

La fée écarquilla ses yeux: C'était bien la première fois que Vaanleck lui parlait ainsi! Mais, au lieu de se disputer avec lui, elle afficha un regard peiné et disparue dans un halo de lumière bleue. C'est à ce moment là qu'Edwige revint, un flacon bleu dans l'une de ses mains:

-Voici, voici! J'ai eu peur qu'il n'en reste plus, récemment j'ai eu des soucis avec un élève d'élément glace! Vous allez voir mademoiselle, vous allez sentir une vague de chaleur en vous pendant bien 10 minute, puis vous ne sentirez plus rien: brûlure et froid! Par contre pour les marques il vous faudra attendre demain.

Sans plus tarder, elle tira violemment le rideau du lit le plus proche et fit signe à Serena d'approcher:

-Retirez vos vêtements ici et passez vous un peu de cette lotion sur les parties touchées voulez vous?

Sans préambule, Valentine, la petite fée de Vaanleck apparut du sein même de son bien-aimé professeur.
Elle semblait ne pas comprendre où elle se trouvait et elle vint voleter auprès de Serena, apparemment inquiète de l'étendue de ses blessures.
La jeune demoiselle essaya d'esquisser un sourire à l'encontre de la chimère de glace.

- Tout... Tout va bien Valentine !...

La visionnaire tenait à rassurer aussi bien la petite fée que son maître aux yeux de glace mais apparemment ça ne suffisait pas.
Et ce n'était pas le regard de reproches incinérateur de Téthys qui allait arranger l'état du malheureux professeur.
Trop rongé par sa faute, Vaanleck demanda à Valentine de disparaître ce qu'elle fit, non sans avoir lancé un regard marri à son aimé.
Ce fut sur ses entrefaites que l'infirmière revint avec un sourire victorieux.

- Voici, voici! J'ai eu peur qu'il n'en reste plus, récemment j'ai eu des soucis avec un élève d'élément glace! Vous allez voir mademoiselle, vous allez sentir une vague de chaleur en vous pendant bien 10 minute, puis vous ne sentirez plus rien: brûlure et froid! Par contre pour les marques il vous faudra attendre demain.

Comme elle put, Serena se remit sur ses jambes tandis qu'Edwige tirait le rideau du lit disponible le plus proche.

- Retirez vos vêtements ici et passez vous un peu de cette lotion sur les parties touchées voulez vous ?

La jeune fille acquiesça doucement, tendant ses mains tremblantes pour prendre le flacon mais sa chimère la devança.
La fiole au liquide azuré passa dans les mains bleutées de l'Ondine.

- Je m'en charge !...

Téthys tira le rideau sur sa maîtresse et sur elle puis elle adressa un sourire tout maternel à sa petite protégée.

- Laisse-moi faire !...

Avec délicatesse, elle aida Serena encore tremblante à se défaire de ses vêtements puis, avec amour, elle passa la lotion sur ses membres blancs touchés par l'étreinte de la glace.
La chimère ne pouvait que prier pour que cette mixture fasse du bien à sa petite maîtresse.

Le professeur regarda le rideau se fermer sur la douce Serena, puis il se tourna vers Edwige qui venait de se rapprocher... Elle lui souffla discrètement:

- Vaanleck, tu recommence?

Il baissa les yeux et répondit:

-Je... Je ferais attention... Je fermerais ma chambre...Je ne me reposerais plus dans des lieux communs...

L'infirmière le regarda un instant, incrédule.

-Il serait tant de remédier à ça mon garçon.

Discuter de ça avec Edwige commença à le gêner et il préféra s'écarter d'elle pour se s'assoir sur un tabouret tout près du lit de Serena. Il faudra qu'il se fasse pardonner d'elle...mais comment?

Une fois la solution déposée sur les bras, Téthys se saisit de bandages mis à disposition par l'infirmière et prit soin d'enrubanner les doigts et les bras blancs de Serena avec un soin tout particulier.
Bien sûr, il ne s'agissait pas de la changer en momie mais elle parvint à cet exercice en laissant une liberté de mouvement à sa protégée.
Puis l'Ondine enfila une blouse à la visionnaire et souleva les draps du lit mis à disposition par l'infirmière.

- Allez, au lit !...

La blanche jeune fille, après avoir contemplé ses pansements, essaya d'adresser un sourire à sa chimère.
L'onde de chaleur parcourait ses membres roidis par le froid de Vaanleck et elle se sentait presque instantanément mieux.

- Je ne suis pas grièvement blessée Téthys, je...

Le regard d'escarboucle brillant d'une sourde inquiétude de l'Ondine l'incita à se taire et Serena se glissa docilement dans les draps.
Presque aussitôt, Téthys écarta le rideau d'un geste brusque et planta son regard couleur sang dans celui de Vaanleck.

- Je ne sais pas ce qui me retient de vous changer en sashimi !...

La voix de l'Ondine était particulièrement menaçante, grondante et une fureur noire se lisait dans ses yeux, semblable à un ciel de tempête au-dessus de l'océan.
C'en était trop pour sa jeune maîtresse, celle-ci se redressa dans son lit.

- Ca suffit Téthys, Vaanleck-sensei n'est pas responsable !...

Serena le pensait sincèrement, qu'importe leur âge et leur expérience, un Sky-Children restait un Sky-Children.
Rien n'empêchait donc ses pouvoirs de lui échapper à un moment ou à un autre.

Le lit enfin visible, la chimère vint s'en prendre à Vaanleck en le foudroyant du regard. Celui ci ne bougea pas, se contentant de fixer la chimère dans les yeux. A ce moment, Valentine réapparut une nouvelle fois pour se glisser entre les deux personnages et défendre Téthys d'approcher. Valentine appréciait Téthys, mais celle ci devait comprendre que toute chimère se devait de protéger son maître.
Finalement, l'infirmière, qui ne se souciait pas des chimères, s'exclama:

-Mais?! Allons allons! Que fais tu là?! Tu n'es pas si malade au point de rester à l'infirmerie, M.Hisles n'est pas si brute que cela!

Elle rehaussa ses lunettes et se retint de rire:

-Ces chimères... Certaines sont bien trop protectrices... De véritables mères poules!

Le professeur quant à lui ajouta avec un sourire:

-Je veux bien être le plus désolé du monde Téhtys, mais n'exagère pas les choses ça n'apportera que des blessés de plus.

Sur ce, il tendit sa main pour que Valentine se pose. Celle ci obéit, caressa la peau fraiche de l'homme et disparut en y laissant quelques flocons...

Pour finir il ajouta à l'attention de Serena:

-Que diriez vous Mlle.Magami si je vous invitais en ville pour me faire pardonner après tout ceci?

Petite parenthèse pour mes lecteurs: Vaanleck fait toujours bien attention de vouvoyer Serena en présence de quelques autres personnes...C'est un détail qui me plait...

Serena jeta un oeil inquiet à la petite fée qui avait soudain surgi et s'était interposée entre Téthys et son aimé.
Si jamais son Ondine piquait une crise, elle craignait le pire pour la chimère de glace.
Heureusement, Edwige l'infirmière vint désamorcer la situation en se moquant un peu d'elle.

- Mais?! Allons allons! Que fais tu là?! Tu n'es pas si malade au point de rester à l'infirmerie, M.Hisles n'est pas si brute que cela !

La jeune fille acquiesça en rougissant légèrement, elle savait bien qu'elle n'était pas grièvement blessée mais quand Téthys agissait ainsi d'autorité, elle avait pris l'habitude de ne pas la contrarier.
L'infirmière réajusta ses lunettes et posa ses poings sur ses hanches.

- Ces chimères... Certaines sont bien trop protectrices... De véritables mères poules !

Le sarcasme n'était pas au goût de l'Ondine, elle foudroya l'infirmière de son regard d'escarboucle.

- De quoi ?!...

Vaanleck tenta de désamorcer la situation à son tour.

- Je veux bien être le plus désolé du monde Téthys, mais n'exagère pas les choses ça n'apportera que des blessés de plus.

Tandis que Valentine se posait délicatement sur la main de Vaanleck, Serena s'adressa mentalement à sa chimère.

* Il a raison Téthys et tu le sais ! Qu'il se mette à genoux devant moi ou pleure toutes les larmes de son corps n'arrangera rien à la situation ! *

L'Ondine se retourna vers Serena avec un air mi-chagriné mi-en colère et elle adressa un dernier regard lourd de menaces à Vaanleck.

* La prochaine fois que tu es blessée à cause de lui... Je me charge de lui personnellement !... *

Sans plus de préambule, la chimère se dématérialisa à son tour, laissant Serena pousser un soupir de soulagement.
Vaanleck, constatant que tout danger était écarté, s'approcha d'un pas du lit.

- Que diriez vous Mlle Magami si je vous invitais en ville pour me faire pardonner après tout ceci ?

Une invitation ? La blanche demoiselle devait bien avouer qu'elle ne s'attendait pas à ça.
Toutefois, elle sourit doucement.

- Vous n'avez rien à vous faire pardonner Sensei mais si cela vous soulage un peu de votre inquiétude, j'accepte volontiers l'invitation !...

D'une de ses mains bandées, elle tira le rideau et se leva afin de se rhabiller.

Le professeur regarda Serena sortir de derrière le rideau et lui sourit amicalement.

-Merveilleux! Auriez vous une préférence?!

L'infirmière, n'ayant plus rien à faire, s'en retourna dans son bureau et laissa les deux jeunes gens tranquilles... Vaan en profita pour tutoyer Serena de nouveau:

-Il y a pleins d'endroits sympathiques en ville. Si tu veux nous pouvons simplement nous y balader, ou aller... Je ne sais pas... dans les parcs? Ou la fête foraine?

Cela faisait un petit moment que Vaanleck n'était pas retourné en ville... Il faut dire qu'y aller seul n'était pas très palpitant. Surtout lorsqu'on a l'habitude d'y aller avec un ami très cher qui a disparu... Oula, mais ne songeons pas à Ludwig veux tu mon tendre personnage?! Concentrons nous sur Serena! Ton invitée! Il se dirigea alors vers la porte et l'ouvrit, s'inclina pour faire signe à la demoiselle de passer...

[Pardonne moi ma longueur... De problème familiaux importants me tiennent éloignés du forum...]

Enfin rhabillée de ses vêtements blancs qu'elle affectionnait, Serena repoussa le rideau et elle se retrouva nez à nez avec Vaanleck qui paraissait ravi qu'elle accepte simplement cette invitation en compensation des désagréments qu'il lui avait occasionnés.

- Merveilleux! Auriez vous une préférence ?!

La blanche jeune fille secoua doucement la tête, c'était la première fois qu'un garçon l'invitait en ville et encore plus un professeur, elle ignorait où elle souhaitait aller quand on lui posait la question de but en blanc.

- Pas vraiment Sensei...

Apparemment pas dupe, Edwige s'éclipsa pour laisser discuter les deux jeunes gens tranquillement.
Son absence parut tranquilliser Vaanleck qui reprit le tutoiement qu'il employait dès qu'ils étaient seuls.

-Il y a pleins d'endroits sympathiques en ville. Si tu veux nous pouvons simplement nous y balader, ou aller... Je ne sais pas... dans les parcs? Ou la fête foraine?

Un éclair de joie passa dans le regard de rubis de l'adolescente et elle ne put s'empêcher de claquer des mains en les joignant, sans le savoir, le professeur venait de faire mouche.

- J'adorerais aller à la fête foraine ! Je n'y suis jamais allée !

Il fallait dire que notre blanche jeune fille n'avait connu qu'une éducation stricte dans le cadre d'un des temples les plus sacrés du Japon.
Les seules fêtes auxquelles elle était autorisée à prendre part étaient les festivités du temple ou bien le Bon Odori qui avait lieu une fois l'an dans la ville d'Ise.
La joie simple et l'impatience inaccoutumée qui se lisaient sur le visage de Serena semblèrent amuser Vaanleck.
Avec sa galanterie habituelle, il lui ouvrit la porte, s'inclinant à son passage comme s'il tenait la porte à une lady.
Pour un peu, la blanche visionnaire en aurait presque oublié cette vision troublante qui ne cessait de la hanter...

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